Génotypage ovins - prédisposition génétique à la tremblante
La tremblante du mouton, ou scrapie, est une maladie mortelle et dégénérative affectant le système nerveux central des moutons et des chèvres. Elle est classée comme étant une encéphalopathie spongiforme transmissible (EST). Cette maladie serait transmise le plus souvent de la brebis à sa descendance et aux autres agneaux issus du même groupe d'agnelage par contact avec le placenta et les fluides placentaires.
En raison de dommages causés sur les cellules nerveuses, les animaux affectés montrent habituellement des changements comportementaux, des phases de tremblement et d'incoordination motrice qui progresse jusqu'à la mort de l'animal.
Dans ce cadre, des campagnes de tests génétiques sont effectués sur les animaux destinés à l'élevage, afin de déterminer leur prédisposition à la maladie.
Nos solutions analytiques
Le réseau de laboratoires Eurofins propose un service complet de génotypage de la prédisposition à la tremblante du mouton :
- Fourniture du matériel de prélèvement (tubes EDTA tubes, aiguilles, emballages)
- Extraction de l'ADN à partir du sang ;
- Génotypage à l'aide d'un protocole officiellement agréé par la DGAL ;
- Transmission des résultats par voie électronique.
Procédure analytique
Le gène Prn-p chez les ovins code pour une protéine de 256 acides aminés, chaque acide aminé étant déterminé par trois bases d'ADN constituant un codon. Chez les moutons, il existe un déterminisme génétique de la susceptibilité ou résistance à la tremblante. En effet, les polymorphismes génétiques observés aux codons 136, 154 et 171 sont liés au risque de développement de la maladie. Les cinq variants allèliques identifiés sont ARQ, ARR, VRQ, AHQ, et ARH. A partir des nombreuses données rassemblées pour certaines races, les différents génotypes ont été classés selon le niveau prévu de sensibilité à la maladie chez les animaux et leur descendance (voir le tableau 1). Il est important de noter qu'une telle susceptibilité génétique n'a pas encore été observée chez les caprins ou les bovins.
Tableau 1 : caractéristiques génétiques et incidence
A = Alanine, H = Histidine, Q = Glutamine, R = Arginine, V = Valine.
Génotype | Groupe | Risque (1) |
ARR / ARR | R1 | Confère une très faible sensibilité à la tremblante chez les moutons et une faible sensibilité chez la descendance de première génération |
ARR / AHQ AHQ / AHQ | R2 | Confèrent une faible sensibilité à la tremblante chez les moutons et leur descendance de première génération |
ARR / ARQ ARR / ARH ARQ / AHQ AHQ / ARH |
R3 | Confèrent une faible sensibilité chez les moutons, mais certains descendants peuvent être sensibles en fonction du génotype de l'autre géniteur |
ARH / ARH ARQ / ARH ARQ / ARQ ARR / VRQ AHQ / VRQ |
R4 | Indiquent des développements occasionnels de la maladie, les risques de tremblante sont plus élevés pour les descendants d'individus de groupe R4 que pour les descendants d'individus de groupe R3 |
ARQ / VRQ ARH / VRQ VRQ / VRQ |
R5 | Confèrent la plus grande sensibilité à la tremblante |
(1) Cette classification peut varier selon la race des moutons. L'interprétation des génotypes est basée sur une probabilité et non sur une certitude. L'évaluation de la sensibilité devra être traitée avec prudence puisqu'il reste, le cas échéant, peu de cas de tremblante au sein des divers élevages de moutons. (source : The veterinary record, 6 Juin, 1998).
L'existence d'une prédisposition génétique des ovins à la tremblante suggère que la sélection génétique peut permettre de contrôler voire d'éliminer la maladie dans les troupeaux. Le génotypage à l'aide de techniques de biologie moléculaire est devenu un outil commun pour résoudre un certain nombre de problèmes dans les domaines de la traçabilité et du diagnostic de maladies animales. Une autre application du génotypage est la détection des mutations ponctuelles associées à une susceptibilité génétique des ovins à la tremblante. Le réseau de laboratoires Eurofins a développé un test rapide pour l'identification non ambiguë des mutations ponctuelles au niveau des codons 136, 154, et 171 du gène ovin Prn-p. Le test est basé sur une amplification spécifique du gène Prn-p par PCR et sur l'utilisation de sondes d'hybridation fluorescentes caractéristiques de chaque codon. L'évolution du signal fluorescent de ces sondes en fonction de la température dépend des mutations présentes. L'analyse des pics de fluorescence (voir figure 1) va permettre de déterminer en 15 minutes, pour chaque codon, la nature de l'acide aminé correspondant.
Le réseau de laboratoires Eurofins a participé avec succès aux essais d'aptitude organisés conjointement par le Ministère Français de l'Agriculture et de la Pêche et le laboratoire français de référence Labogena, et a ainsi obtenu l'agrément officiel de la DGAL (Direction Générale de l'Alimentation) pour la réalisation des analyses de détection de la susceptibilité génétique des ovins à la tremblante. En plus des trois codons 136, 154 et 171, le réseau de laboratoires Eurofins peut également génotyper sur demande le codon 141 impliqué dans des cas de tremblante atypique.